Si les conflits entre mère et fille sont inévitables, c’est parce qu’il s’agit de deux femmes, qui cherchent d’abord à élaborer, ensuite à séparer leurs destins féminins.
Il n’y a pas de lien mère-fille simple: la normalité est que celui-ci soit fait d’accords et désaccords, d’éloignements et réconciliations. Cela n’empêche qu’il y ait entre elles un amour
incommensurable !
Le pouvoir de la mère
Tout enfant expérimente un état de détresse à l’origine, à cause de sa totale dépendance à l’égard de sa mère. Il pressent que sans elle, il n’est pas. La présence de la mère est ainsi ce qu’il désire le plus au monde. Cette quête de l’amour de la mère est le fondement du pouvoir maternel sur sa vie. Comment risquer lui déplaire et la voir s’éloigner? Les volontés de la mère deviennent vite des édits.
Chez la fille, cette quête – et ce pouvoir – acquièrent vite une dimension supplémentaire: elle a autant besoin que le garçon de la mère qui nourrit et soigne mais elle en a besoin aussi pour accéder à son deveniren tant que femme.
C’est surtout à partir de l’impact causé par la découverte de la différence anatomique entre les sexes – quand la fillette s’aperçoit qu’elle “n’a pas”, comme le garçon, un sexe visible sur lequel bâtir la création imaginaire de son être féminin – que la petite se tournera avec force vers sa mère, avec la question qui la
taraudera toute sa vie: “qu’est-ce qu’être une femme?”, croyant que celle-ci peut lui transmettre l’essence de la féminité. Or cette transmission est impossible. Ce n’est pas que la mère ne veuille pas le faire comme le suppose parfois la fille, mais elle ne le peut pas, car il n’y a pas de définition claire de l’expérience de la féminité comme il n’y en a pas de l’identité féminine: il n’y a pas une façon d’être femme, mais une façon de chaque femme de l’être. Mais tant que la fillette croira que la mère détient les clefs de la (et
pourtant de sa propre) féminité, elle cherchera à être aimée d’elle, et craindra de ne pas l’être assez: assez pour s’assurer de sa présence, afin de ne pas perdre une miette de son secret.
Câlins, tendresse, obéissance… en s’efforçant de se faire aimer la fille délaisse quasi naturellement son propre désir, pour satisfaire celui de la mère. Mais cette situation ne peut se perpétuer. Qu’une fille demandeà sa mère quelle robe elle doit porter peut signifier qu’elle ne sait pas quelle vêtement est approprié à la circonstance. Mais cela peut aussi vouloir dire “quelle robe veux-tu que je porte?”
Quand à l’adolescence la jeune se met à teindre les cheveux en bleu, à se faire des piercings dans des endroits dont on ne soupçonnait pas qu’ils puissent être percés, elle ne fait que tester les contours de ses désirs– et de leur acceptation par sa mère. Pourtant, ces incursions par son propre désir sont si souvent motif de disputes qui se répètent et se perpétuent, sans qu’elles ne sachent plus quand ou pourquoi elles ont commencé.
La Complexité de la Relation Mère-Fille
- Attachement et dépendance : A la naissance, la relation mère-fille se caractérise par un attachement. La mère est souvent la principale source de soins et de sécurité, une base pour le développement de l'enfant.
- Attentes et Pressions Sociales :Les attentes sociétales jouent un rôle crucial. Les mères peuvent projeter leurs propres désirs non réalisés sur leurs filles, espérant qu'elles accomplissent ce qu'elles n'ont pas pu réaliser. De plus, les filles peuvent ressentir une pression pour répondre à des idéaux maternels souvent impossibles à atteindre, ce qui peut engendrer des sentiments de culpabilité, de frustration et d'insatisfaction.
- Individibilité et CONFlit :Au fur et à mesure que les filles grandissent, elles cherchent à se forger une identité distincte de celle de leur mère. Ce processus d'individuation peut conduire à des conflits, surtout si la mère a du mal à lâcher prise ou à accepter l'autonomie croissante de sa fille. Les conflits peuvent s'intensifier à l'adolescence, une période où la quête d'indépendance est particulièrement forte.
Thérapie et Psychanalyse pour Apaiser les Relations Toxiques
- Psychanalyse :La psychanalyse, en se déroulant par Sigmund Freud, explore les dynamiques inconscientes qui sous-tendent les relations humaines. Dans le cadre de la relation mère-fille, la psychanalyse de permis de découvrir les défentiments, les peurs et les désirs cachés. En lumière en lumière ces aspects inconscients, les patients peuvent comprendre moins racines de leurs conflits et à travailler à la décharge.
- La Thérapie :La thérapie familiale implique souvent des séances conjointes avec la mère et la fille. Ce type de thérapie favorise la communication ouverte et honnête, aidant les deux parties à exprimer leurs sentiments sans jugement. Le thérapeute joue un rôle de médiateur, facilitant la compréhension mutuelle et aidant à dénouer les malentendus. La thérapie se concentre sur la modification des pensées et des comportements négatifs. Pour les relations mère-fille, on peut aider à identifier et à changer les schémas de pensée toxiques, tels que la culpabilité excessive ou la critique constante. En travaillant sur des comportements plus positifs et des modes de communication plus sains, la relation peut s'améliorer de manière significative. Cette approche se concentre sur la manière dont les premières relations d'attachement influencent les interactions actuelles. En comprenant comment les premières expériences d'attachement ont façonné leurs comportements, les mères et les filles peuvent travailler à établir des liens plus sécurisants et bienveillants.
Conclusion
La relation mère-fille, avec sa complexité et ses multiples dimensions, peut être à la fois source de soutien et de tension. Lorsqu'elle devient toxique ou insatisfaisante, la thérapie et la psychanalyse offrent des voies pour comprendre et apaiser ces conflits. En explorant les dynamiques profondes et en travaillant sur la communication et l'acceptation mutuelle, les mères et les filles peuvent transformer leur relation en une source de force et de réconfort.